À propos du Mala, quelques précisions:
Nous voilà en train de faire défiler les photos de ces grands colliers-rosaires, tous différents les uns des autres, et nous nous interrogeons sur l’éventualité de notre choix.
Pourquoi est-on attiré par un objet, une forme, une couleur, une matière plutôt qu’une autre ?
Nous avons fait appel, instinctivement, à à notre intuition, qui nous guide,vers ce qui nous semble correspondre à notre besoin profond.
Par le choix que nous venons d’effectuer, la pièce manquante d’une construction qui est celle de notre image personnelle se restaure, à ce moment précis, et nous nous sentons alors réconforté.
Nous avons ressenti un besoin, et nous avons trouvé l’objet correspondant. C’est le même mécanisme, mais en plus sophistiqué, que celui d’enjoliver son lieu de vie, de s’habiller avec soin, de faire le ménage, ou d’aller chercher un livre dans la bibliothèque.
Nous n’avons guère conscience, de nos jours, en Occident, de vivre en permanence dans un monde de symboles, ou alors ceux-ci sont dévoyés à des fins purement stratégiques, pratiques, ou matérielles,depuis les lettres de l’alphabet jusqu’aux logos publicitaires ou aux signaux de circulation.
Dans la très riche iconographie du Panthéon Sacré Tibétain, chaque couleur, chaque vêtement, chaque bijou porte une signification bien précise, et il en va de même de tous les objets rattachés à chaque culte de Divinités.
Le Mala est le rosaire bouddhiste, permettant de réciter les mantras et d’en effectuer le comptage, comme l’on compterait sur un boulier souple. Le mot signifie d’ailleurs: guirlande.
Il se compose de 108 perles enfilées sur un cordon, lui-même théoriquement constitué de plusieurs fils, symbolisant le Bouddha, les cinq Sagesses, le Bouddha primordial et les 8 grands bodhisattvas.
La grosse perle, astucieusement percée de trois trous, qui ferme la boucle, représente la connaissance de la vacuité;
Le petit cône qui la surmonte et réunit la sortie de l’ensemble du cordon est la signature de la vacuité elle-même.
Sur certains malas l’on verra que sont ajoutés des compteurs composés d’un cordon sur lequel sont enfilés dix anneaux servant à comptabiliser les centaines de mantras, ou les milliers, selon qu’ils sont terminés par un petit vajra ou par une cloche.
Le mala se tient de la main gauche, on l’égrène en tirant les perles vers soi, ce qui symbolise que l’on tire les êtres hors de la souffrance. Chaque tour se termine par la grosse perle, et ensuite on retourne le mala pour repartir dans l’autre sens. Chaque tour est compté pour cent, les huit perles restantes offertes pour les erreurs commises lors de la récitation.
Il y a plusieurs explications au sujet du nombre 108, qui serait lié au Zodiaque solaire comme au Zodiaque lunaire.
Les amateurs européens verront la plupart du temps le Mala comme un collier ou un bracelet à connotation plus sacrée qu’un simple bijou, y recherchant, à juste titre, une forme de soutien, d’apaisement ou de guérison, et c’est bien naturel, puisque c’est inscrit dans sa fonction première.
